Bobo-Dioulasso, le 28 janvier 2008
Chers amis d’AED, J’ai le plaisir de vous souhaiter une bonne année pour la cinquième fois consécutive au nom de l’association, et j’espère pouvoir recommencer encore souvent ! Cette fois, je vais vous raconter le parcours de H, qui a bien voulu que je vous le rapporte. H est arrivée à Bobo en 2004 avec ses trois filles, enceinte de son quatrième enfant, fuyant la guerre en Côte d’Ivoire. Son mari est resté là-bas. Ayant bénéficié des séances d’information animées par les permanentes d’AED à la maternité de l’hôpital, elle décida de se dépister et de dépister ses enfants. Malheureusement, le résultat était positif pour tous, hormis la deuxième fille… H a adhéré à AED, a bénéficié du suivi médical approprié et a donné naissance à un petit garçon le 22 avril 2005. Sa plus jeune fille, maladive, a été mise sous traitement. H était illettrée mais courageuse : elle a rapidement commencé à faire le ménage au bureau d’AED, et son enfant malade a bénéficié d’un parrainage via l’association française Maïa, basée à Montpellier, en avril 2006. H ne nous a pas dit tout de suite ce qu’elle était en train de fabriquer. Oui, fabriquer est le mot exact : suite à une formation, H avait perçu un petit pécule, auquel elle avait ajouté la première allocation de Maïa, ce qui faisait 53 euro : elle avait acheté une parcelle dans une zone non lotie en bordure de la ville. Tous les jours, ses filles et elle ont pétri de la terre afin de confectionner des briques. 5000 briques de terre crue. Tout ce que H pouvait mettre de côté servait à acheter du ciment : après quelques mois, elle a pu faire appel à un maçon et faire construire sa maison, bientôt coiffée de tôles neuves. Toute la famille (agrandie du nouveau-né de l’une de ses filles) y est entrée en juillet 2007 et, en septembre, le service de l’urbanisme lui a octroyé un numéro lui donnant priorité pour l’octroi d’une autre parcelle au cas où le futur lotissement de la zone mènerait à la démolition de sa maison. Durant tout ce temps, H n’a pas épargné sa peine, ne s’est offert aucun nouveau pagne ni aucune jolie coiffure : elle n’a pas dévié d’un pouce. L’histoire serait belle si elle s’arrêtait là. Elle devient magnifique. En octobre, H s’est inscrite au cours du soir en deuxième année primaire. « Il n’est jamais tard », m’a-t-elle dit. Lors des examens trimestriels, H est sortie première sur une cinquantaine d’élèves… A vous tous qui nous soutenez par vos dons en matériel ou en argent, l’intérêt que vous nous portez, vos conseils, vos actions en faveur de l’association, H offre son histoire en remerciement, au nom de tous ceux qui, comme elle, bénéficient de l’occasion que l’association offre de prendre un nouveau départ. A vous tous, de la part de H et d’AED au complet, bonne année 2008 ainsi que toutes celles qui suivront ! Pour l’équipe d’AED, Sylvie André-Dumont
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AuteurSylvie André-Dumont est commissaire aux comptes de l'Association Espoir pour Demain, ainsi que Présidente d'AED-Belgique. Archives
Mars 2018
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