Bobo-Dioulasso, le 28 janvier 2008
Chers amis d’AED,
 
J’ai le plaisir de vous souhaiter une bonne année pour la cinquième fois consécutive au nom de l’association, et j’espère pouvoir recommencer encore souvent !
Cette fois, je vais vous raconter le parcours de H, qui a bien voulu que je vous le rapporte.
H est arrivée à Bobo en 2004 avec ses trois filles, enceinte de son quatrième enfant, fuyant la guerre en Côte d’Ivoire. Son mari est resté là-bas. Ayant bénéficié des séances d’information animées par les permanentes d’AED à la maternité de l’hôpital, elle décida de se dépister et de dépister ses enfants. Malheureusement, le résultat était positif pour tous, hormis la deuxième fille… H a adhéré à AED, a bénéficié du suivi médical approprié et a donné naissance à un petit garçon le 22 avril 2005. Sa plus jeune fille, maladive, a été mise sous traitement.
H était illettrée mais courageuse : elle a rapidement commencé à faire le ménage au bureau d’AED, et son enfant malade a bénéficié d’un parrainage via l’association française Maïa, basée à Montpellier, en avril 2006.
H ne nous a pas dit tout de suite ce qu’elle était en train de fabriquer.
Oui, fabriquer est le mot exact : suite à une formation, H avait perçu un petit pécule, auquel elle avait ajouté la première allocation de Maïa, ce qui faisait 53 euro : elle avait acheté une parcelle dans une zone non lotie en bordure de la ville.
Tous les jours, ses filles et elle ont pétri de la terre afin de confectionner des briques. 5000 briques de terre crue. Tout ce que H pouvait mettre de côté servait à acheter du ciment : après quelques mois, elle a pu faire appel à un maçon et faire construire sa maison, bientôt coiffée de tôles neuves. Toute la famille (agrandie du nouveau-né de l’une de ses filles) y est entrée en juillet 2007 et, en septembre, le service de l’urbanisme lui a octroyé un numéro lui donnant priorité pour l’octroi d’une autre parcelle au cas où le futur lotissement de la zone mènerait à la démolition de sa maison.
Durant tout ce temps, H n’a pas épargné sa peine, ne s’est offert aucun nouveau pagne ni aucune jolie coiffure : elle n’a pas dévié d’un pouce.
L’histoire serait belle si elle s’arrêtait là. Elle devient magnifique.
En octobre, H s’est inscrite au cours du soir en deuxième année primaire. « Il n’est jamais tard », m’a-t-elle dit.
Lors des examens trimestriels, H est sortie première sur une cinquantaine d’élèves…
 
A vous tous qui nous soutenez par vos dons en matériel ou en argent, l’intérêt que vous nous portez, vos conseils, vos actions en faveur de l’association, H offre son histoire en remerciement, au nom de tous ceux qui, comme elle, bénéficient de l’occasion que l’association offre de prendre un nouveau départ.
A vous tous, de la part de H et d’AED au complet, bonne année 2008 ainsi que toutes celles qui suivront !
 
Pour l’équipe d’AED,
Sylvie André-Dumont
 

Bruxelles, le 17 octobre 2007
Chers amis,
 
Cette fois-ci, j’ai décidé de vous parler de nos activités.
Vous pouvez lire sur nos dépliants ou en visitant notre site que nous faisons par exemple du porte-à-porte : nos conseillères font de cette façon - entre autres -, la promotion du dépistage, et en profitent pour expliquer ce que sont et comment se transmettent les différentes infections sexuellement transmissibles, ainsi que ce qu’est le planning familial. Elles s’adressent à des voisins, à des groupements de jeunes, et le mouvement fait boule de neige. Les personnes ayant assisté aux entretiens peuvent ensuite facilement retrouver les conseillères pour un contact plus discret lorsqu’elles veulent poursuivre les entretiens, qui débouchent souvent sur des dépistages volontaires.
Vous avez sans doute aussi lu que nous avons différentes activités génératrices de revenus (AGR) : d’une part, ces activités nous permettent d’alimenter un peu les fonds propres de l’association mais aussi, d’autre part, elles offrent l’occasion de former les bénéficiaires en charge de ces activités à la gestion, et à un nouveau métier. Nous supervisons également des AGR particulières, dans le but d’aider les personnes à devenir autonomes.
Les repas communautaires sont une belle opportunité de rencontres, toute stigmatisation oubliée par la fête et la nourriture partagées : c’est une bonne façon de sortir de l’angoisse profonde qui accompagne l’infection à VIH et de reprendre goût, espoir et confiance en la vie. Retrouver des perspectives de vie se fait d’autant plus facilement que l’on a oublié les soucis durant quelques heures.
Les groupes de paroles ont cette même fonction, côté ludique mis à part, et permettent le partage des expériences à tous points de vue : santé, observance, annonce aux enfants, nutrition, éducation, vie sociale et familiale...
En visitant le site d’AED, vous pourrez vous faire une idée de ces activités ainsi que de bien d’autres, comme les créations des enfants, qui vont des bronzes aux masques en passant par le théâtre et la poterie : quatre albums (dont celui de notre boutique), dans la partie « galerie », illustrent notre vie à Bobo. Ceux qui n’ont pas internet peuvent faire comme en Afrique : aller au cybercafé, ou chez le voisin !
N’hésitez pas à nous faire connaître votre avis sur ce petit site dont l’adresse est en en-tête, et n’hésitez pas non plus à nous poser des questions sur nos activités… ou sur la façon dont vous pouvez nous aider : nous avons réponse à tout !
 
Pour l’équipe d’AED, qui travaille toujours avec autant d’enthousiasme,
 
Sylvie André-Dumont

Bruxelles, le 24 mai 2007
 
Chers amis,
 
Voici les nouvelles trimestrielles de Bobo-Dioulasso !
Les enfants grandissent, d’autres naissent… en pleine forme. Oui, jusqu’ici, toutes les grossesses que nous avons pu suivre à temps nous ont donné de beaux enfants en bonne santé. Nous en sommes tous et toutes tellement heureux !
 
Nous continuons à nous diversifier : en dehors du travail médico-social, nutritionnel et scolaire, nous élargissons nos activités. Cela nous permet non seulement d’avoir une certaine autonomie, mais aussi de créer des revenus pour les personnes en charge de ces activités. Après la teinture, le savon liquide, le télécentre, le lait de soja, le moulin, nous voici sur le point d’ouvrir un petit « maquis » où je me réjouis déjà d’aller déguster des brochettes lors de mon prochain séjour, au mois de juin.
 
A ce propos, les sacs de vêtements, les livres pour enfants, les jouets sont toujours bienvenus. Pensez à nous et faites-moi signe lorsque vous déciderez de faire de la place dans vos placards ! Dans l’autre sens, je prends les commandes : bronzes, bijoux, tissus (bazins) teints au siège d’AED, et avec lesquels nous confectionnons des housses de couette sur mesure et des chemises… J’essaie toujours de me fournir dans les associations sœurs pour les produits que nous ne fabriquons pas nous-même, afin de les soutenir également.
 
Merci à tous pour votre aide (pas de déduction fiscale pour une association burkinabè, mais les dons, aussi petits soient-ils, sont toujours très bienvenus : n° de compte en en-tête), et que les rêves les plus beaux accompagnent nos enfants afin qu’ils en fassent leur réalité, grâce à la bonne volonté et au courage de chacun d’entre nous.
 
Pour l’équipe d’AED,
 
Sylvie André-Dumont
 

Bruxelles, le 24 janvier 2007

Chers amis,

Vite, le mois de janvier n’est pas fini : j’ai tout juste le temps de vous présenter les vœux de toute l’équipe d’AED ! Cette année, nous vous présentons un panier plein de souhaits prêts à se réaliser et allez-y : servez-vous !
L’année commence en trombe, avec la préparation d’un grand spectacle de danse (merci à Anne De Klerck et Sonia Gaaloul qui offrent leur temps et se déplacent à leurs propres frais jusqu’à Bobo avec moi) dans le cadre prestigieux du Centre Culturel Français. Quel est le rapport entre la danse et l’association ? Eh bien, tout d’abord, ce spectacle représentera un tour du monde à partir de Bobo, avec le danseur bobolais Daouda Ouattara : le voyage continuera vers l’Egypte et le Moyen-Orient, passera par l’Inde et finira en Amérique Latine. L’Europe est représentée par les trois danseuses ; quant à l’Amérique du Nord, pas de danses ni de danseuses pour elle, mais elle sera présente ne fût-ce que par l’aide qu’elle nous prodigue sous forme de subsides. Ce tour du monde symbolise la solidarité entre les peuples face à la pandémie du VIH/SIDA, et la vie qui continue, indestructible, joyeuse, dansante… Ce spectacle nous rapportera de l’argent, certes, mais nous en profiterons aussi pour nous faire connaître tant des bailleurs de fonds éventuels que de la population cible d’AED.
Nous battons encore et toujours le rappel : nous restons présents, nous communiquons sans relâche afin que le message passe et que nous cessions peu à peu de trouver à notre porte des femmes, parfois très jeunes, séropositives et enceintes non par choix mais par manque d’information. Nous faire connaître, c’est se rapprocher d’elles et pouvoir suivre au mieux leur grossesse, leurs enfants ; c’est offrir aux enfants qui n’ont plus de parents un tremplin pour rebondir, c’est aller au cœur du problème afin de se tourner ensemble vers une solution.
Merci à tous pour votre aide (pas de déduction fiscale pour une association burkinabè, mais les dons, aussi petits soient-ils, sont toujours très bienvenus : n° de compte en en-tête) et que les rêves les plus fous deviennent réalité grâce à la bonne volonté et au courage de chacun d’entre nous !

Sylvie André-Dumont

Bruxelles, le 20 octobre 2006

Chers amis,

Peut-être avez-vous remarqué le changement dans l’en-tête de ce courrier ? AED a un nouveau site ! Plus dynamique, il sera remis à jour régulièrement (merci à Philippe Vingerhoets d’avoir consacré tant d’heures à son élaboration… et à ma formation). Vous y trouverez des informations détaillées sur nos activités, nos partenaires, l’équipe et les bénévoles, les news, etc.
Quoi de neuf à Bobo ? Après le passage d’Elodie Balara, la charmante stagiaire envoyée au printemps 2006 par l’association Appel (Montpellier) les Activités Génératrices de Revenus (AGR) ont pris un nouveau tournant : un suivi personnalisé des investissements familiaux et de leur gestion va permettre de préserver le capital de chacun, de le développer et de le gérer de façon optimale. L’une des bénévoles d’AED prend donc le relais d’Elodie afin d’assurer ce suivi au cas par cas, selon les activités et l’environnement social dans son ensemble. Effectivement, qu’il s’agisse de production de yaourt, de vente de charbon de bois ou d’élevage de poulets, la bonne marche de l’entreprise familiale ne dépend pas que de la volonté ni du marché : encore faut-il, par exemple, connaître la différence entre le chiffre d’affaires et le bénéfice ! En parallèle avec les accompagnements médicaux, psychosociaux, nutritionnels et scolaires, les AGR sont une étape extrêmement importante vers la réappropriation de soi, d’une nouvelle dignité et du bonheur de vivre. Cette réappropriation familiale ouvre à l’enfant d’autres perspectives et lui permet d’assurer son développement de façon constructive. Ce qui peut paraître, ici en Europe, comme « normal » ou même « évident » ne l’est pas lors qu’on est africaine, séropositive, illettrée, veuve et maman d’enfants malades. Les perspectives sont ouvertes : encore faut-il avoir les jambes pour s’y engager! La mission d’AED consiste aussi à transformer la fatalité en futur, et pourquoi pas favorable…
Comme vous le savez, pas d’attestation fiscale pour une association burkinabè : la moitié de ce que vous pensiez nous donner, même si c’est peu, nous sera déjà très utile. Le n° de compte Fortis se trouve en en-tête de ce courrier.

Pour toute l’équipe d’AED,
Sylvie André-Dumont
PS : Au cas où ces nouvelles trimestrielles vous ennuieraient, merci de me le signaler par réponse électronique, d’un gentil « Zut» !

Bruxelles, le 13 mai 2006
 
Chers amis,
 
C’est sans aucune modestie déplacée que je vous écris aujourd’hui pour vous annoncer avec grande fierté que, lors de l’Assemblée Générale tenue au mois d’avril, nous avons présenté le bilan de l’année 2005 : toujours sans aucune modestie, je vous annonce qu’il est impressionnant ! 229 enfants suivis depuis les débuts d'AED, dont 115 séropositifs parmi lesquels 59 sous traitement antirétroviral ; 72 naissances après le suivi de 89 grossesses (certaines n’ont pas abouti, d’autres n’étaient pas à terme à la fin de l’année et trois, malheureusement, se sont terminées par le décès de l’enfant) ; 265 femmes et 32 hommes infectés suivis par l’association ; en 2005, 5234 femmes, 2609 femmes enceintes et 407 hommes ont participé aux causeries éducatives dans les salles d’attente des différents services de santé où nous assurons des permanences ; 2761 boîtes de lait maternisé ont été « vendues » aux mamans séropositives afin de prévenir la transmission mère-enfant par le lait maternel (« vendues » 200 fr CFA alors que nous les payons en moyenne 2770 fr CFA), 55 personnes bénéficient d’un appui aux activités génératrices de revenus, 82 enfants sont scolarisés… Oui, je suis fière de nous.
 
Nous devenons également un peu plus autonomes grâce à nos propres activités, que ce soit le démarrage du moulin (merci l’asbli Femmes d’Europe !), la teinture d’étoffes, le jardin potager, l’élevage de lapins, la fabrication de savon liquide, mais également celle, hebdomadaire, du lait de soja qui non seulement crée des bénéfices venant alimenter nos fonds propres, mais soulage aussi le foie des personnes sous traitement antirétroviral le buvant régulièrement, ce qui constitue un gain supplémentaire. Nos propres collaborateurs, ainsi que nos bénéficiaires, peuvent profiter de ce véritable élixir de santé , et ce à un prix vraiment intéressant. Et puis, une fois encore sans modestie aucune, il est délicieux !
 
Nous allons continuer sur cette voie-là. Pour l’avenir de ces enfants magnifiques qui sont les nôtres, dans le sens de l’humanité tout entière. Allons-y !
Comme toujours, pas d’attestation fiscale pour une association burkinabè : la moitié de ce que vous pensiez nous donner, même si c’est peu, nous sera déjà très utile. Le n° de compte Fortis se trouve en en-tête de ce courrier.
 
Pour toute l’équipe d’AED,
 
Sylvie André-Dumont
 
PS : Au cas où ces nouvelles trimestrielles vous ennuieraient, merci de me le signaler par réponse électronique, d’un gentil « Zut» !

Bruxelles, février 2006
 
Chers amis,
 
AED entre dans sa quatrième année d’existence. Que de chemin parcouru depuis le jour où nous avons créé l’association, à sept personnes assises à l’ombre d’un grand arbre! Et comme toutes les étapes qui ont suivi paraissent loin, déjà : le démarrage des activités dans la cour de Christine Kafando, la vice-présidente ; la location de la maison qui nous sert de siège, huit mois plus tard ; la mise en place de nos structures et de la collaboration avec les différents services de santé et/ou sociaux où nous sommes présents ; l’accueil des premiers enfants, des premières femmes ; la naissance de notre premier bébé, une ravissante fillette, séronégative, qui bavarde maintenant toute la journée en berçant son petit frère…
Parmi nos dernières activités, l’alphabétisation des femmes, en langue dioula : nous avons bénéficié d’un programme local qui vient d’effectuer l’évaluation de notre travail. Les femmes d’AED ont été félicitées et nous avons été classés deuxièmes parmi les associations participantes, avec plus de 70 % de réussite. A elles une nouvelle indépendance !
Le rattrapage scolaire du jeudi continue, et les tout petits bénéficient depuis plusieurs mois de la bonne et belle volonté de Sophie, qui leur fait tremper les mains dans la peinture, les entraîne dans des rondes endiablées, leur raconte des histoires passionnantes qui nous feraient bien quitter nos ordinateurs, à nous les « grands »… Malheureusement Sophie nous quitte à Pâques, mais ses beaux yeux rieurs resteront pour longtemps dans l’esprit des enfants.
Pas d’attestation fiscale pour une association burkinabè ! Au cas où vous comptiez nous en demander une, merci de ne nous donner que la moitié de ce que vous pensiez (compte n° 035-4535814-38 code bic GEBABEBB ; IBAN BE24 0354 5358 1438). Les ordres permanents mensuels, même tout petits, sont bienvenus, et n’oubliez pas l’artisanat du Burkina (colliers, bronzes, nappes… pour vos cadeaux ! Déplacement sur demande.
Merci, encore et toujours.
 
 
Pour l’équipe d’AED, Sylvie André-Dumont
 
PS : Si vous ne désirez plus recevoir de nos nouvelles, répondez-moi par un simple « Zut ».

Bruxelles, le 20 octobre 2005


Chers amis d’AED,

L’année avance, je repars bientôt pour Bobo où m’attend le bilan annuel, qui s’annonce encore plus riche que celui de 2004. En effet, si le travail sur le terrain continue de la même façon, c’est au niveau administratif que nous avons concentré nos efforts, d’une part grâce à la Coopération Française qui nous a permis d’engager un secrétaire, et d’autre part suite à la visite de Nelly Vanden Herrewegen, qui a donné des cours de gestion aux femmes travaillant à générer des revenus pour l’association.
Nous diversifions nos activités ! Après le lait de soja, la teinture d’étoffes de basin et le savon liquide, nous nous sommes lancés dans l’élevage de lapins et envisageons l’ouverture d’un moulin. Tout cela à petite échelle, bien sûr. Non seulement cela donne de l’indépendance à l’association, mais les permanents qui participent à ces activités s’enrichissent d’une nouvelle expérience et surtout de projets. Leur vision de la vie séropositive change de polarité et, retrouvant eux-mêmes de nouvelles perspectives, ils y incluent tout naturellement les enfants, symboles d’avenir par excellence. Ceux-ci se retrouvent dès lors dans une dynamique constructive ! Et tout reprend sens : l’école, la vie sociale, les soins pour ceux qui en ont besoin… Tout est lié.
Une vision d’avenir, voilà qui change déjà le présent des enfants. Qu’ils soient orphelins ou non, infectés ou affectés, le spectre du VIH/SIDA perd son aura effrayante pour laisser place à un compagnon avec qui l’enfant va… vivre.
Pas d’attestation fiscale pour une association burkinabè ! Au cas où vous comptiez nous en demander une, merci de ne nous donner que la moitié de ce que vous pensiez (compte n° 035-4535814-38 code bic GEBABEBB ; IBAN BE24 0354 5358 1438)… Et merci tout court, encore et toujours.

Pour l’équipe d’AED, Sylvie André-Dumont

Bruxelles, le 18 juin 2005

Chers amis d’AED,

Printemps rayonnant, saison de tous les espoirs ! L’occasion de vous donner des nouvelles d’AED. Ne vous lassez pas, elles sont bonnes…

Malgré tous les contretemps, les contraintes, les empêchements, les ratages, les dérapages, elles sont bonnes.

Si je n’ai qu’un exemple à donner ou une seule illustration à exposer, je prendrai celle de F., 8 ans, enfant infecté par le virus du VIH/SIDA mais en bonne santé, orphelin abandonné à lui-même, analphabète, ne parlant pas français et donc promis à un avenir d’enfant des rues. Ce portrait catastrophique date du mois de janvier 2005.
Lorsque je suis retournée à Bobo à la fin du mois d’avril et comme je traversais le groupe d’enfants suivant le rattrapage scolaire du jeudi matin à l’entrée du bureau, j’ai remarqué F., assis par terre, tenant une ardoise où il avait écrit à la craie l’opération suivante :
 63
-47
=16
Interloquée, oubliant totalement que trois mois plus tôt il ne parlait pas le français, je l’ai apostrophé : « F., tu sais calculer ?! »
Et lui, son œil gauche mal formé semblant toujours esquisser un clin d’œil, sans répondre, de retourner l’ardoise. Au dos, une dictée. Sans faute.
Je suis entrée dans le bureau, sidérée, et j’ai dit au secrétaire : « Jacques, F. sait lire et écrire ?! » Il m’a répondu : « Tu ne sais pas ? Il est 5ème de classe, sur 57 ! ».

Je crois que je n’ai rien à ajouter pour cette fois-ci.

Même si ce n’était que pour F., nous aurions réussi notre travail. Mais il y a les enfants enfin testés après la longue attente de 15 mois, faute d’argent pour pouvoir payer le test précoce, et qui se révèlent être négatifs, il y a les enfants qui remontent la pente après avoir sombré, il y a les mamans qui reprennent espoir, les papas qui croient à nouveau en la vie, les projets qui se forment et la joie, la confiance, la force de vie qui traversent tous les contretemps, contraintes, empêchements, ratages, dérapages.

Toujours pas d’attestation fiscale ! Merci de ne nous donner que la moitié de ce que vous pensiez (compte n° 035-4535814-38 code bic GEBABEBB ; IBAN BE24 0354 5358 1438)… Et merci tout court, encore et toujours.
Pour l’équipe d’AED, Sylvie André-Dumont

Bobo-Dioulasso, le 26 janvier 2005


Chers amis d’AED,

Tout d’abord, une belle, bonne, fructueuse et très heureuse année à tous! Toute l’équipe d’AED vous salue et vous remercie pour vos soutiens nombreux et variés.

Les nouvelles de l’année écoulée sont bonnes : dans le cadre d’un financement à venir, nous avons été audités par le bureau PricewaterhouseCoopers qui nous a qualifiés d’… exceptionnels ! Il faut dire que Philippe Fontainas de Bruxelles, conseiller en entreprise, venait de consacrer une grande partie de ses congés à nous montrer comment tirer le meilleur parti de nous-mêmes, qu’Hubert Nicolas, de l’association Appel (Montpellier) avait fourni à notre comptable un logiciel de gestion ainsi que la formation ad hoc pour l’utiliser, et que les membres d’AED s’y sont mis à fond !
Par ailleurs, Appel a organisé le parrainage thérapeutique de 24 enfants, que viennent compléter les 11 parrainages sociaux de l’association Maïa France (Montpellier), et les 6 parrainages belges, dont celui de l’école primaire Notre Dame Immaculée d’Evere (Bruxelles) qui a pris quatre enfants en charge, sans compter les personnes privées ayant eu la même initiative.

En dehors des parrainages, nous continuons à être présents sur les sites, comme les services de médecine, maternité (où nous participons au suivi des femmes enceintes séropositives) et pédiatrie de l’hôpital de Bobo, à la Santé Maternelle et Infantile, dans deux centres de dépistage ainsi qu’au siège.
Nous fournissons toujours le lait aux enfants nés de mères séropositives, selon le précepte que la gratuité n’est pas bonne. C’est-à-dire que nous vendons 200 francs CFA (0.30 euro) la boîte de lait valant 2700 francs (4.11 euro) dans le commerce. Nous suivons également une cinquantaine d’enfants séropositifs, sans compter les enfants de moins de 18 mois qui ne sont pas encore dépistés, le test précoce étant trop cher pour l’Afrique. Le nombre d’enfants enregistrés par AED a dépassé les 180… Ce qui ne veut pas dire que tous ont eu besoin de nos services.

Nous avons participé activement à la campagne de dépistage volontaire et gratuit du 29 novembre au 9 décembre 2004, durant laquelle nous avons dépisté 200 personnes. Nous avons dû arrêter faute de matériel ! Personne n’avait imaginé que la campagne aurait tant de succès.

Au mois de décembre, nous avons organisé, en partenariat avec Premis-BB (Coopération Française), une grande kermesse au cours de laquelle plus de 230 enfants ont mangé, dansé, participé à diverses animations où ils gagnaient des cadeaux, assisté à des spectacles de théâtre, de musique et de danse… Un dimanche épuisant pour tous ! Mais quelle belle fête !

Nous ne manquons pas de projets, parmi lesquels le développement des activités génératrices de revenus. AED va gérer un télécentre à la Maison des Associations ; nos pagnes teints au siège d’AED ont eu beaucoup de succès, et nous songeons à aller plus loin dans la transformation en y ajoutant la couture ; nous aimerions également nous lancer dans le séchage de fruits (mangues, bananes) et légumes (oignons, tomates), afin de créer une rentrée d’argent régulière pour l’association.

Mon retour est prévu pour la fin du mois de février : dans mes bagages, comme d’habitude, des bronzes (pièces uniques selon la technique de la cire perdue), des sacs en bogolan, et l’innovation de l’année : des colliers plus beaux les uns que les autres, acquis auprès d’une association de soutien aux personnes séropositives travaillant en entreprise (ABS) : vous soutiendrez donc deux associations en (vous) offrant ces beaux bijoux ! Je reviendrai à Bobo au mois d’avril : avis à ceux qui voudraient passer commande de batiks, sacs, bronzes, pagnes, couvertures, colliers…

Votre aide nous est toujours précieuse, quelle qu’elle soit ; les truffes en chocolat qu’Alice Marquet vend au profit d’AED, le grand panneau qui contient TOUTES les signatures des enfants de l’école NDI, l’aide constante depuis les tout premiers jours de la part de Maïa France, les récoltes de vêtements et de jouets pour les enfants, les nombreux kilos de bagages offerts par Afriqiyah, la quête à l’occasion du mariage de Gauthier et Raphaëlle Morel de Westgaver, etc. : la confiance que vous nous témoignez, en somme. Merci à vous tous et sachez que les rires d’enfants ne manquent pas ici : ils sont notre plus bel indicateur de qualité !



Pour l’équipe d’AED, Sylvie André-Dumont et Christine Kafando



Compte Fortis n° 035-4535814-38 (code IBAN : BE24 0354 5358 1438 et BIC : GEBABEBB)
AED étant une association burkinabé, nous ne pouvons pas vous fournir d’attestation en vue d’une éventuelle déduction d’impôts.